L’entrepreneur qui transmet son entreprise dans de bonnes conditions répond à une décision mûrement réfléchie.
Si “pourquoi” et “quand” transmettre sont les questions les plus courantes, qu’en est-il des réponses ?
Pourquoi transmettre son entreprise ?
Quel que soit le type d’entreprise transmise, les objectifs restent les mêmes : assurer la pérennité et le développement de celle-ci.
Les raisons d’une transmission se justifient essentiellement à travers trois situations :
- Une chute du chiffre d’affaires et une baisse de la rentabilité
L’activité de l’entreprise est stagnante, voire en baisse. Depuis plusieurs années, les bilans comptables ne montrent aucun résultat positif, le chiffre d’affaires « dégringole », entraînant des difficultés de trésorerie.
Les salaires et les charges sociales sont payés, mais sans moyen financier pour relancer l’activité, l’avenir est incertain.
- Un départ à la retraite
C’est l’une des raisons les plus répandues de transmettre son entreprise. Dans cette situation et si les résultats de l’entreprise le permettent, la transmission est relativement simple.
- Un changement d’activité professionnelle
L’entrepreneur qui dirige une entreprise (sans en être le créateur) peut souhaiter relever d’autres défis professionnels. Dans ce cas, son implication en tant que dirigeant d’entreprise soucieux de sa réputation, peut laisser croire qu’il transmet la société sans difficultés majeures.
Une fois le “pourquoi” analysé, il faut parler du “comment”. C’est une autre réflexion qui comporte quelques étapes, souvent réalisées en parallèles les unes des autres.
Etape 1 – Anticiper la transmission de son entreprise
Dans l’idéal, la transmission d’une entreprise doit s’anticiper. Après sa prise de décision, le vendeur peut engager quelques actions qui lui serviront lors de la concrétisation de la vente.
Un délai d’anticipation est nécessaire pour réduire la fiscalité de la cession d’entreprise ou pour obtenir une réduction d’impôts pour les entrepreneurs demandant à bénéficier de leurs droits à la retraite deux ans avant la transmission de leur entreprise.
L’entrepreneur qui transmet son entreprise avec des dettes (fisc, assurances sociales, fournisseurs, etc.) n’est pas en position de force : il doit accepter l’existence de difficultés qu’il n’est pas en capacité de résoudre.
Dans ce cas, le délai d’anticipation (minimum de deux ans) est réduit à néant et la transmission doit se faire rapidement, afin d’éviter que la situation ne se dégrade encore plus.
Etape 2 – Continuer à gérer (activement) son entreprise
Ce laps de temps permet aussi à l’entrepreneur, dont les résultats sont bons, de chercher un nouveau « positionnement stratégique », éventuellement en lançant une campagne de marketing dans le but d’être présent sur chaque offre de marché et de convaincre le repreneur de la fiabilité de l’entreprise. Opportunité d’avenir, dynamisme et implication des équipes sont les signes d’une entreprise en mouvement à fort potentiel.
Le management doit être « fluide » et les relations salariés-manageur doivent se montrer au beau fixe. L’écoute et la prise en compte des revendications des salariés contribuent à leur motivation et à l’installation d’un climat serein.
La transmission d’une entreprise ne peut pas avoir lieu tant que les salariés n’ont pas été tenus informés. La direction peut annoncer la cession quelques semaines avant la mise en vente officielle de l’entreprise, permettant à l’un de ses salariés de se positionner comme repreneur.
Etape 3 – Valoriser son entreprise
Les critères internes à l’entreprise tels que son pouvoir de développement et sa capacité financière (trésorerie, crédits), associés aux caractéristiques ponctuelles du domaine d’activité, de la concurrence mais aussi de l’intérêt des acquéreurs, sont pris en compte pour sa valorisation.
Si l’entrepreneur seul ne peut pas valoriser sa propre entreprise, l’intervenir des professionnels extérieurs, spécialistes de ce type de chiffrages (experts-comptables, financiers, avocats…) est indispensable. Après analyse de tous les points clés, le professionnel expert, peut transmette le prix de vente estimé de l’entreprise.
Etape 4 – Avoir une vision précise de l’après
L’entrepreneur qui transmet son entreprise, que ce soit pour partir en retraite ou pour prendre une orientation professionnelle différente, doit bien négocier le prix de vente afin de se mettre à l’abri financièrement.
Si l’entreprise se porte bien au moment de la transmission, la négociation peut être à l’avantage du vendeur. Si l’entreprise rencontre des difficultés, cela semble moins évident.
Une fois ces étapes finalisées, le processus de transmission peut démarrer dans les meilleures conditions possibles.
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